Installation en tant que kiné libéral : le guide
Les démarches administratives
- Assurance
MKDE
Diplôme
Pour exercer en libéral, l’inscription au tableau de l’Ordre des Masseurs-Kinésithérapeutes est obligatoire. Les démarches sont à réaliser auprès du Conseil Départemental de l’Ordre (CDO) du lieu d’exercice pour les titulaires et assistants, ou du CDO de votre résidence si vous êtes remplaçant.
Pièces à fournir pour votre dossier d’inscription :
– Un extrait d’acte de naissance ou une copie recto-verso de votre carte d’identité/passeport ;
– Un justificatif de domicile ou de cabinet datant de moins de 3 mois (ex : facture EDF, téléphone) ;
– Une photocopie de l’attestation de réussite au diplôme d’État ;
– Une attestation de Responsabilité Civile Professionnelle ;
– Une photo d’identité récente.
Retrouvez la liste complète des pièces justificatives sur le site officiel de l’Ordre : https://www.ordremk.fr/wp-content/uploads/2017/04/Pieces-obligatoires-inscription-des-MK-MAJ-02-12-2016.pdf
Étapes après acceptation de votre inscription :
– Le Conseil Départemental procède à l’enregistrement de votre diplôme.
– Vous recevez une attestation d’inscription indiquant votre numéro RPPS (Répertoire Partagé des Professionnels de Santé), valable à vie même en cas de changement de département.
Carte de Professionnel de Santé (CPS)
Une fois inscrit, votre Carte de Professionnel de Santé (CPS)titulaire ou remplaçant vous est délivrée par l’Agence du Numérique en Santé (ANS). Cette carte sécurisée permet notamment d’accéder aux outils numériques de santé et de télétransmettre les feuilles de soins.
Attention ! Vous devez posséder votre propre CPS pour télétransmettre même si vous êtes en remplacement, vous devrez donc demander une « CPS remplaçant ». Dans le cas où vous deviendriez titulaire par la suite, vous devrez alors demander une nouvelle « CPS titulaire ».
Délai d’obtention : environ 10 jours ouvrés après réception de votre dossier complet. Vous recevrez également un code confidentiel personnel indispensable pour l’utilisation sécurisée de votre carte CPS.
Les assurances du MKDE
Selon la loi, toutes les assurances n’ont pas un caractère « obligatoire », mais dans les faits elles se révèlent indispensables, et ce quelle que soit la forme d’exercice que vous choisissez, quel que soit votre statut : remplaçant, collaborateur, installé seul ou en groupe.
Afin d’optimiser au maximum vos débuts dans votre activité professionnelle libérale, nous avons réparti en 3 groupes les assurances essentielles auxquelles vous devrez souscrire :
- Les ASSURANCES DE RESPONSABILITÉ CIVILE PROFESSIONNELLE ;
- Les ASSURANCES DE BIENS ;
- Les ASSURANCES DE PERSONNES (appelées aussi prévoyance).
Les ASSURANCES DE RESPONSABILITÉ CIVILE PROFESSIONNELLE
L’assurance en Responsabilité Civile Professionnelle (RCP) est le premier contrat d’assurance que le kinésithérapeute doit souscrire quand il commence à exercer en libéral, qu’il soit remplaçant, collaborateur ou installé. Ce contrat a pour objet de garantir les conséquences pécuniaires de la responsabilité encourues par le professionnel de santé lors de dommages corporels et/ou matériels occasionnés à un patient. Cette RCP peut être étendue aux dommages causés dans l’exploitation de votre local professionnel (ex : chute d’un patient dans la salle d’attente). Cette responsabilité, appelée responsabilité civile exploitation, est le plus souvent incluse dans le contrat RCP, sauf pour l’exercice en groupe type SCP, SCM, SEL… Il faut savoir qu’un professionnel de santé reste civilement responsable de ses actes pendant 10 ans (voire plus pour les actes prodigués à des enfants mineurs) après consolidation du dommage causé.
Les ASSURANCES DE BIENS
L’assurance « multirisque » du cabinet professionnel, pour les kinésithérapeutes installés, a pour but de préserver votre outil de travail et son contenu et de couvrir les dommages que vous pourriez causer aux tiers (aux autres). Elle intervient en cas de dommages survenus en cas d’incendie, dysfonctionnement électrique, bris de glace, acte de vandalisme, vol, etc….
Cas particulier de l’exercice en groupe : l’assurance du local sera souscrite par le groupe (SCM, SCP, SEL, …) titulaire du bail. Des garanties importantes, spécifiques et essentielles à votre activité professionnelle peuvent être prévues telles que :
- Bris de matériel – pour le matériel « fragile » comme un ordinateur ou divers appareillages, la souscription de cette garantie aura l’avantage de couvrir le bris accidentel de l’appareil et de ses accessoires. Cette option peut s’avérer utile. Elle peut devenir contractuellement obligatoire dès lors que vous financez votre acquisition en leasing ou crédit-bail.
- Pertes d’exploitation – cette garantie permet de prendre en charge le montant de votre perte de marge brute et des frais supplémentaires. Cette garantie s’exerce en cas d’interruption temporaire qu’elle soit totale ou partielle de votre activité professionnelle à la suite d’un dommage matériel indemnisé.
Les ASSURANCES DE PERSONNES (appelées aussi prévoyance).
L’adhésion à votre caisse de retraite et de prévoyance (CARPIMKO) permet de bénéficier de certaines prestations en cas d’interruption temporaire ou définitive de votre activité. Non seulement l’arrêt de travail temporaire entraîne une perte de revenus, mais vous devez également assumer le paiement des frais fixes : loyer, charges sociales et immobilières, remboursement de prêt, cotisation régimes obligatoires… Ce sont bien souvent les 90 premiers jours, de carence, les plus difficiles à supporter suite à l’absence de prestations versées par la CARPIMKO. Au-delà de ce délai, elle vous verse une indemnité journalière de 48,62 € à compter du 91ème jour, et ce jusqu’au 365e jour. Pour pallier aux insuffisances de votre régime obligatoire (CARPIMKO) et répondre à votre souhait légitime de préserver votre indépendance financière, il vous faudra également souscrire une assurance « complémentaire frais de santé » afin de couvrir vos frais médicaux, chirurgicaux, pharmaceutiques, d’optique et dentaires consécutifs à une maladie ou un accident.
CPAM
Une fois que vous êtes inscrit au tableau de l’Ordre, il faut vous déclarer et faire enregistrer votre activité libérale auprès de l’Assurance Maladie. Le conseil départemental de l’Ordre transmet un flux d’informations à la CPAM, qui accède donc à la liste des jeunes diplômés ayant entamé des démarches d’inscription. Il faut ensuite prendre rendez-vous auprès de la CPAM. La déclaration à la CPAM vous permet d’obtenir un numéro d’Assurance Maladie. Elle doit être effectuée le plus rapidement possible après l’obtention de votre DE.
Un certain nombre de pièces et justificatifs seront à fournir :
- Carte d’assuré social ;
- Relevé d’identité bancaire ou postal (compte professionnel).
L’inscription à la CPAM permet :
- Votre inscription au registre des professionnels de santé ;
- D’obtenir des feuilles de soin à son nom ;
- D’être affilié à titre personnel à la sécurité sociale et de signer la convention avec la CPAM
URSSAF
Dans les huit jours suivant votre début d’exercice vous devez faire une déclaration d’activité auprès de l’Union de Recouvrement Sécurité Sociale et Allocation Familiale (URSSAF). Elle est chargée de collecter les cotisations sociales et les éventuelles charges sociales pour le professionnel qui emploie du personnel (agent d’entretien, secrétaire).
En d’autres termes c’est l’organisme qui perçoit les fameuses charges qui vous étaient retirées sur votre bulletin de paie pendant vos jobs étudiants où fiches de paie de salariat, afin de passer du brut au net. Le kiné libéral est le dirigeant de sa propre entreprise. A ce titre, il doit cotiser à la protection sociale en fonction de ses revenus. L’URSSAF est un réseau d’organismes privés délégataires du service public.
Ses principales missions concernant un kiné libéral sont :
- L’immatriculation des cotisants et leur affiliation au régime général ;
- Faire office de centre de formalités des entreprises pour les professions libérales. Le Centre de Formalités des Entreprises a pour mission de simplifier vos démarches administratives au moment de la création, la modification ou la cessation de votre activité. Une seule déclaration est effectuée pour l’ensemble des organismes concernés (INSEE, Organismes sociaux, URSSAF, Centre des impôts…) ;
- Le calcul des cotisations sociales (CSG, CRDS, URPS, allocations familiales, maladie, maternité…) ;
Via l’URSSAF vous allez pouvoir bénéficier de dispositif d’aides à l’installation : ACRE et NACRE
– ACRE : Aide aux Créateurs et Repreneurs d’Entreprise
C’est un dispositif ayant pour but de favoriser la création ou la reprise d’une entreprise. Elle permet d’être exonéré de certaines charges durant 12 mois en fonction de ta situation afin de faciliter le début de votre activité.
Qui peut en bénéficier ? Plusieurs profils existent, globalement pour les kinés, les ayant-droits sont :
- Les jeunes de moins de 26 ans ;
- Les jeunes de 26 à 30 ans non indemnisés (durée d’activité insuffisante pour l’ouverture de droits) ou reconnus handicapés.
En tant que remplaçant, on peut aussi bénéficier de cette aide.
Les travailleurs indépendants relevant du régime de la micro-entreprise et qui créent ou reprennent une entreprise doivent déposer une demande d’Acre via le formulaire « demande de l’aide à la création et à la reprise d’une entreprise pour les autoentrepreneurs ».
Cette demande doit être adressée à l’Urssaf :
soit au moment du dépôt de votre dossier de création ou de reprise ;
soit au plus tard dans les 45 jours suivants ce dépôt.
– NACRE : Nouvel Accompagnement pour la Création et la Reprise d’Entreprise
Le dispositif NACRE permet à des personnes sans emploi ou avec des difficultés d’insertion dans l’emploi de créer ou reprendre une entreprise avec un parcours d’accompagnement d’une durée d’au moins 3 ans. Vous pourrez être accompagné pour l’aide au montage du projet et bénéficier d’un appui pour son financement et le développement de l’entreprise. Cet accompagnement est réalisé par des professionnels conventionnés par l’Etat et la Caisse des dépôts.
Pour bénéficier de l’aide NACRE, vous devez :
- 1. Avoir commencé à travailler sur votre projet, avoir une idée des clients potentiels, des fournisseurs, des besoins d’équipement, d’investissement, etc…
- 2. Faire partie du public cible demandeurs d’emploi, bénéficiaires de minima sociaux, salariés repreneurs de leur entreprise….
- 3. Contacter un des opérateurs d’accompagnement nacre de votre région ou de la région dans laquelle vous souhaitez vous implanter
CARPIMKO
Il s’agit de la Caisse Autonome de Retraite et de Prévoyance des Infirmiers, Masseurs Kinésithérapeutes, pédicures-podologues, Orthophonistes et orthoptistes).
Vous disposez d’un délai de 30 jours à partir du début de votre activité pour vous inscrire.
! A savoir : En cas de maladie la CARPIMKO impose 90 jours de carence, il est donc nécessaire de souscrire à des couvertures complémentaires qui vous garantirons des indemnités compensatoires moins contraignantes. (cf. les assurances du MKDE)
AGA
Les AGA accompagnent les professionnels libéraux, tels que les masseurs-kinésithérapeutes, dont les revenus sont soumis à l’impôt dans la catégorie des Bénéfices Non Commerciaux (BNC). Leur mission : encourager une bonne gestion comptable et simplifier les obligations fiscales des adhérents.
Les avantages fiscaux offerts par les AGA
– Déduction intégrale du salaire du conjoint : les adhérents peuvent déduire intégralement le salaire versé à leur conjoint(e) travaillant au cabinet de leur bénéfice imposable.
– Réduction d’impôt pour frais de comptabilité et d’adhésion : applicable aux adhérents dont le chiffre d’affaires est inférieur aux seuils du régime micro-BNC (77 700 € en 2023).
La réduction est égale aux deux tiers des dépenses engagées pour l’adhésion et la tenue de comptabilité, plafonnée à 915 € par an.
– Dispense de pénalités fiscales pour nouveaux adhérents : Les majorations fiscales sont levées pour les adhérents déclarant, dans les trois mois suivant leur inscription, des erreurs ou omissions dans leurs déclarations passées (hors fraude avérée).
Pourquoi adhérer à une AGA ?
En plus des avantages fiscaux, les AGA fournissent des outils et des conseils pour une gestion comptable rigoureuse. Elles offrent une réelle sérénité aux professionnels débutant leur activité ou souhaitant renforcer la gestion financière de leur cabinet.
Votre éditeur de logiciel de gestion
Il est indispensable dans votre activité, car il vous assure une organisation administrative sûre et règlementée. Il vous sert avant tout, à facturer vos soins et à transmettre vos factures auprès des organismes payeurs (CPAM et mutuelles) ou encore, à gérer toutes les données de vos patients afin d’optimiser la gestion de votre activité.
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Règlement Général pour la Protection des Données
Depuis le 25 mai 2018, le RGPD impose à tous les professionnels gérant des données personnelles, comme les kinésithérapeutes, de garantir leur protection et d’en démontrer la conformité. En tant que praticien, vous traitez des informations sensibles concernant vos patients et devez respecter ces obligations pour assurer leur sécurité.
Les 3 étapes clés pour respecter le RGPD
Établir un registre des traitements de données:
Ce registre recense tous les outils (logiciels, documents, applications) utilisés pour collecter les données personnelles des patients. Il vous permet d’analyser les informations collectées et, si nécessaire, de limiter leur utilisation au strict minimum.
Informer vos patients
Vous avez l’obligation de communiquer clairement à vos patients :
– Les raisons de la collecte de leurs données personnelles.
– Leurs droits d’accès, de modification ou de suppression.
– Les durées de conservation des données.
– Affichez cette information au cabinet ou remettez-la sous forme écrite.
Sécuriser les données de vos patients
En tant que professionnel libéral, vous êtes responsable de la protection des données. Cela implique :
– La mise en place de mots de passe sécurisés.
– La protection de votre système informatique contre les cyberattaques.
– L’utilisation de solutions compatibles avec les exigences réglementaires (ex. : logiciel conforme, hébergement de données de santé agréé).
Respecter le RGPD est une démarche essentielle pour garantir la confidentialité et la sécurité des informations de votre patientèle tout en renforçant leur confiance.
+ d’infos :
Quel régime d’imposition ?
En tant que masseur kinésithérapeute en libéral, vous allez payer des impôts, et vous avez deux options pour déclarer vos revenus :
Les masseurs-kinésithérapeutes sont éligibles au régime des Bénéfices Non-Commerciaux.
Ce régime fiscal vous oblige à tenir uniquement un journal des recettes, la tenue de la comptabilité est de ce fait fortement simplifiée. Lors de la déclaration d’impôts, vous devrez reporter votre CA professionnel sur l’annexe 2042-C-Pro attachée à votre déclaration d’impôts sur le revenu. Un abattement forfaitaire de 34% sera appliqué par le fisc. C’est-à-dire que l’impôt sur le revenu sera calculé sur le total du CA moins les 34% du forfait.
Exemple : Pour un chiffre d’affaires annuel de 60 000€, l’impôt sur le revenu ne sera pas calculé sur la base de ces 60 000€ mais sur 60 000€ moins les 34% d’abattement forfaitaire de charges (60 000*34% = 20 400), soit sur 39 600€.
Condition pour bénéficier de ce régime fiscal :
– Si le montant total du chiffre d’affaires reporté à l’année est supérieur à 77.700 € durant 2 années consécutives, alors le kinésithérapeute en libéral passera automatiquement au régime de la déclaration contrôlée.
Exemple : Si vous commencez votre activité le 1er juillet et que votre CA de l’année est de 40.000€, vous ne pouvez pas bénéficier du micro-BNC car reporté sur 12 mois votre CA passe à 80.000€
Les limites du micro-BNC :
– Il pourrait paraitre avantageux de rester en micro-BNC si le CA est inférieur à 77.700€, mais nous vous conseillons de faire des simulations afin d’être certain que le montant total de vos charges réelles soient bien inférieurs aux 34% du forfait.
Exemple : Vous déclarez 60.000€ de CA, et après avoir saisi toutes vos dépenses, vous constatez qu’elles représentent 25.000€. Votre bénéfice imposable sera donc de 35.000€. Si vous gardez le régime micro-BNC, votre bénéfice imposable sera de 60.000€-34% = 39.600€. Ici il est plus intéressant fiscalement de passer au régime contrôlé.
Le point positif de ce régime est d’avoir une comptabilité simplifiée.
Le régime de la déclaration contrôlée implique que vous deviez tenir à jour votre journal de recettes et votre journal de dépenses. Vos charges déductibles seront alors comptabilisées au réel et non pas sous forme de forfait. Vos recettes et vos dépenses doivent être répertoriées par rubriques et dans l’ordre chronologique. L’ensemble de ces rubriques s’appelle un plan comptable.
A la fin de l’année vos déclarerez vos recettes et vos charges en remplissant la 2035. La 2035 est votre feuillet d’imposition.
La petite astuce :
Pour gagner du temps, vous pouvez utiliser un module de comptabilité intégré à votre logiciel de gestion et télétransmission. Ce module automatisera l’enregistrement en écritures comptables de vos recettes et de vos dépenses. C’est-à-dire qu’à chaque fois que vous recevrez un paiement de la part d’un patient, du régime obligatoire de ce dernier, ou bien encore de son assurance maladie complémentaire, il sera directement inscrit dans votre journal de recettes en écriture comptable. Pour en savoir plus, consultez l’onglet comptabilité.
Le choix de la structure juridique en libéral
Un kinésithérapeute en libéral va choisir aussi son mode d’exercice, cela peut aller du remplacement à la création d’une société pour un exercice en association.
Voici les différentes possibilités qui s’ouvrent à vous :
Exercice libéral en individuel
- Remplacement
- Assistanat
- Collaboration
- Titulaire
Exercice libéral en association
- La mise en commun des honoraires : la SDF ou la SCP
- Les honoraires ne sont pas mis en commun: la SCM ou les contrats à frais partagés
Le cas de la Société d’Exercice Libéral (SEL)
- Possibilité d’exercer en individuel
- Ou en association
Petite astuce :
Pour les choix des structures juridiques nous vous conseillons de faire appel à des professionnels (experts comptables) qui sauront répondre à vos questions et vous aider à trouver la structure la plus juste en fonction de votre projet d’installation en libéral.
Les choix pour son cabinet
Nouveau zonage pour les kinés libéraux : ce qu’il faut savoir avant de s’installer
Depuis le 22 août 2023, l’avenant 7, modifiant les règles du zonage pour les masseurs-kinésithérapeutes, est entré en vigueur. Mis en place par les Agences Régionales de Santé (ARS), ce dispositif a été actualisé en novembre 2024 afin de rééquilibrer la répartition des praticiens sur le territoire et mieux répondre aux besoins en soins. L’objectif est de lutter contre les inégalités d’accès aux soins en ajustant les aides financières et les conditions d’installation selon les zones.
Le zonage : définition et classification
Le zonage est un système de classification territoriale des zones en fonction de la densité des professionnels de santé et des besoins des populations. Il existe quatre types de zones :
Zones très sous-dotées (ZTD) : Ces zones connaissent un manque important de kinésithérapeutes, et les installations sont fortement encouragées par des aides financières substantielles. Les patients attendent activement l’arrivée de nouveaux praticiens.
Zones sous-dotées (ZD) : Les zones sous-dotées offrent un environnement moins saturé que les zones urbaines, tout en bénéficiant de soutiens financiers pour aider à l’installation. Elles offrent un bon compromis entre qualité de vie et proximité avec les patients.
Zones intermédiaires (ZI) : Ces zones ont une densité de kinésithérapeutes suffisante pour répondre aux besoins. Les soutiens financiers sont limités, et la concurrence peut être un frein au développement de la patientèle.
Zones non prioritaires (ZNP) : Dans ces zones, la densité de kinésithérapeutes est élevée, et les nouvelles installations sont restreintes, sauf en cas de départ d’un praticien. Aucune aide spécifique n’est généralement accordée.
Aides pour les zones très sous-dotées (ZTD)
Les kinésithérapeutes installés dans les zones très sous-dotées bénéficient de plusieurs aides financières :
Le Contrat d’aide à la création de cabinet (CACCMK) : Aide de 49 000 € sur cinq ans pour soutenir l’installation dans ces zones.
Le Contrat d’aide à l’installation (CAIMK) : Aide de 34 000 € sur cinq ans pour les installations dans des cabinets déjà existants.
Aide à l’équipement : 3 000 € pour couvrir les frais d’équipement, tels que le matériel informatique et les équipements médicaux.
Les kinés doivent s’engager à réaliser un nombre minimum d’actes dans ces zones pour être éligibles à ces aides. De plus, des aides régionales peuvent être disponibles, et il est conseillé de consulter l’ARS locale pour plus d’informations.
Restrictions d’installation dans les zones non prioritaires (ZNP)
Dans les zones non prioritaires, l’installation est restreinte et les nouveaux praticiens ne peuvent s’installer que si un autre praticien met fin à son activité. Cependant, des dérogations peuvent être accordées dans des cas exceptionnels, comme des problèmes de santé graves ou des raisons personnelles liées à une mutation professionnelle. Ces demandes doivent être faites dans les six mois suivant l’événement justifiant la dérogation.
L’accessibilité à tous :
Le cabinet de kinésithérapie est un établissement recevant du public de catégorie 5, il doit donc être accessible à tous, quel que soit le handicap des personnes (cécité, surdité, handicap moteur, etc).
Les personnes doivent pouvoir pénétrer, circuler librement, et avoir accès aux informations dans le cabinet.
Les normes incendies
Le cabinet doit avoir des extincteurs portatifs aux normes et facilement accessibles. Il doit comporter un système d’alarme aux normes en cas d’incendie. Des consignes doivent être affichées et bien en vue dans le cabinet, elles doivent notamment comporter le numéro des pompiers
L’électricité
Les installations électriques doivent être aux normes et l’usage de douilles voleuses ou de fiches multiples est interdite. Pour ce qui est de l’alimentation électrique mobile d’appareil, cela ne doit pas gêner la circulation. Il doit y avoir des circuits électriques séparés, afin de pouvoir éclairer le cabinet si l’un des 2 circuits ne fonctionne pas.
Les risques naturels et technologiques
Le propriétaire doit fournir les documents attestant l’état des risques naturels et technologiques ainsi que le certificat de recherche d’amiante.
Petit conseil : si vous souhaitez louer un cabinet dans le cadre d’une copropriété, le kiné devra vérifier auprès du syndic si la copropriété autorise ce type d’exercice.
Lorsqu’un Kiné s’installe dans son propre cabinet il prévoit 3 types de dépenses :
- Les dépenses d’investissement du cabinet : mise aux normes du cabinet, embellissement du cabinet, achat de mobilier et du matériel
- Les dépenses liées au fonctionnement du cabinet : le loyer, le logiciel de gestion et télétransmission, l’électricité, le chauffage, les cotisations, les assurances, les frais financiers liés à un éventuel emprunt
- Les autres dépenses : le crédit ou le crédit-bail de la voiture de fonction
Le masseur-kinésithérapeute ne peut transformer son activité en un commerce ni la promouvoir à des fins publicitaires. Son activité de soins doit rester éloignée de toute approche marchande.
Conformément aux articles R.4321-124 et R.4321-125 du Code de la santé publique, toute publicité directe ou indirecte est strictement encadrée.
Voici quelques bonnes pratiques pour faire connaître votre cabinet tout en respectant les règles déontologiques :
Signalisation du cabinet
– La signalisation du lieu d’exercice repose principalement sur une plaque professionnelle, dont les mentions autorisées sont limitées par l’article R.4321-123 du Code de la santé publique. La plaque ne doit pas dépasser les dimensions de 30 x 40 cm.
– Une signalisation similaire peut être installée sur la vitrine du cabinet, dans les mêmes conditions.
– L’insigne de la profession peut également être apposé sur la façade.
Site internet
Un site internet est un outil moderne et efficace pour présenter son activité et partager des informations avec une large audience.
Cependant, ce support ne doit pas être utilisé à des fins publicitaires contraires au Code de déontologie.
Pour éviter tout écart, le Conseil de l’Ordre des masseurs-kinésithérapeutes a élaboré une charte (accessible ici => faire lien https://ordremk.fr/wp-content/uploads/2017/04/charte-internet-sites-internet-mk-2018.pdf ) pour guider les professionnels dans la création de leur site internet.
Référencement dans les annuaires publics
L’article R.4321-123 du Code de la santé publique autorise les masseurs-kinésithérapeutes à figurer dans des annuaires publics avec des mentions précises et réglementées. Toute mention non autorisée est considérée comme de la publicité et donc interdite.
Annonces dans la presse
Une annonce peut être diffusée dans la presse pour informer d’une installation ou d’une modification des conditions d’exercice, conformément à l’article R.4321-126 du Code de la santé publique.
Cette annonce doit être dépourvue de tout caractère publicitaire et validée par le Conseil départemental de l’Ordre.Une seule parution est généralement recommandée dans la presse locale.
Conseils pratiques pour développer votre notoriété
Lorsque vous lancez votre activité faites le tour des professions médicales pour vous présenter, vous gagnerez rapidement en notoriété. Vous pouvez également faire le tour des associations sportives afin de créer des partenariats.
Cependant la meilleure des communications se fait par la fidélisation de votre patientèle. Si vos patients sont satisfaits alors ils parleront de vous et vous conseilleront à leur entourage. Pour soigner votre image, vous pouvez déjà mettre en place des petites choses qui feront la différence exemple : carte de visite personnalisée, blouse à votre nom, siège de massage dans la salle d’attente etc…
La facturation et la télétransmission
Le bonus : cette aide versée est non pas acquise en équipe mais à titre individuel, chaque kiné peut en bénéficier même si vous exercez en collaboration.
NB : un kiné libéral remplaçant ne peut pas bénéficier de ce forfait car il ne télétransmet pas et n’a pas l’obligation de s’équiper d’un lecteur de cartes Vitale ou d’un logiciel de gestion.
La formation continue
La formation continue est une obligation déontologique pour les kinésithérapeutes. Elle apporte une amélioration dans leur pratique de la kinésithérapie.
Les kinés ont 2 organismes pour la prise en charge des formations :
DPC
Il s’agit du Développement Professionnel Continu.
Vous devrez attester tous les 3 ans que vous vous êtes formés. Ces formations doivent être agréées par l’Agence Nationale du Développement Professionnel Continu. Elles sont fixées par les priorités nationales de santé publique.
Le DPC prend en charge la formation et indemnise les kinés pour leur participation.
Les fonds du DPC viennent de la Sécurité Sociale.
FIF-PL
Le Fonds Interprofessionnel de Formation des Professionnels Libéraux (FIF-PL) soutient la formation continue des professionnels de santé libéraux, y compris les kinésithérapeutes. Depuis le 1er janvier 2025, les plafonds de prise en charge ont été réajustés comme suit :
- plafond annuel : désormais fixé à 600 € par an
- plafond journalier : réduit à 200 € par jour
Les fonds du FIF-PL proviennent des cotisations versées par les professionnels de santé à l’URSSAF.
Pour bénéficier de ces financements, les formations doivent être dispensées par des organismes certifiés QUALIOPI.
Les critères de prise en charge peuvent varier en fonction de la profession et du type de formation. Il est donc recommandé de consulter le site officiel du FIF-PL ou de contacter directement l’organisme pour obtenir des informations précises et à jour.
Les institutions
Conseil de Marion, diplômée 2020
« Le maître mot est l’organisation ! J’ai eu toutes les informations nécessaires dans mes cours ou grâce à des partenariats divers de l’école ou d’autres kinésithérapeutes… j’ai juste regroupé les informations, noté les démarches dans l’ordre d’urgence et de délais. Ensuite je n’avais plus qu’à suivre cette liste et c’était réglé. Si on s’y prend à temps et en étant organisé, ça se passe très bien
Et surtout ne pas hésiter à demander de l’aide ou à poser des questions quand on en a »
Liens témoignages, vidéos et guides utiles
Pour vous aider dans votre installation, il existe des livres de kinésithérapie très complets.
Livres recommandés :
– « Réussir son installation en kinésithérapie libérale » aux éditions ELSEVIER MASSON (Arnaud Delafontaine, Bruno Cohen, Sébastien Ditcharles, Tarek Hussein)
– « Méga-guide pratique de kinésithérapie » aux éditions ELSEVIER MASSON (Michel Dufour)
Sommaire
Démarches administratives
Régime d’imposition ?
Choix structure
Choix du cabinet
Facturation / télétransmission
Formation continue
Les institutions
Autres